30 Mai Fête de la Trinité et sacrement des malades
Un condensé du message final de Jésus
En cette fête de la Trinité, l’évangile nous propose un condensé du message de Jésus après la résurrection. J’en retiens cinq dimensions:
- La relation avec le Christ est désormais sous le régime de la foi : les disciples reconnaissent Jésus comme vrai Dieu et sauveur et se prosternent devant lui, mais le doute fait partie de notre condition terrestre. Nous devons vivre avec, comme une stimulation pour aller plus loin dans la réflexion et non pas pour nous bloquer
- Jésus annonce aux disciples son plan de salut : « Tout pouvoir m’a été donné ! » Ceux-ci, qui étaient dans l’attente messianique, pensaient que le Christ allait maintenant renverser le pouvoir politique et militaire : c’est d’ailleurs la demande qu’adressent les disciples au Christ juste avant l’ascension : est-ce maintenant que tu vas instaurer ton royaume ?
- Mais le plan de salut exposé par Jésus est finalement très différent de ce qu’en attendaient les apôtres : la manière dont Jésus veut établir son pouvoir, c’est que tous les hommes puissent être baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit… c’est-à-dire qu’ils puissent être plongés, immergés dans la vie de Dieu : qu’ils puissent vivre dès à présent en communion avec le Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint.
- Ce plan de salut n’est pas seulement un rite qui nous agrège à l’église, mais c’est une éducation, un apprentissage de toute notre vie dont Jésus confie la responsabilité à ses disciples.
- Le Christ est avec nous jusqu’à la fin du monde, c’est-à-dire jusqu’à la fin des temps et, pour chacun de nous jusqu’à la fin de sa vie.
Comprendre ce texte dans le cadre du sacrement des malades
Dans le contexte particulier de notre célébration du sacrement des malades, cet évangile nous redit des choses essentielles pour le temps de l’épreuve.
Jésus n’est plus visible à nos yeux et même si nous l’avons reconnu comme sauveur dans notre vie, les moments d’épreuve physique ou psychologique peuvent introduire en nous un doute sur sa présence : Dieu ne nous abandonne-t-il pas ? est-il vraiment encore à nos côtés ? Et s’il est là, comment réaliser sa présence, alors qu’il devient difficile de se concentrer, de lire, de voir ou d’entendre ?
Le sacrement des malades que nous allons maintenant donner à plusieurs d’entre nous est justement là pour nous aider à nous « replonger » dans cette vie avec Dieu.
- Comme lors du baptême, l’eau et l’onction du Saint-chrême, sont des signes donnés pour nous permettre de plonger dans la vie de Dieu, de réaliser, de « toucher du doigt » cette présence de Dieu dans la vie de nos familles …
- … le sacrement des malades, par la prière de tous en faveur des malades, par l’imposition des mains et par l’onction de l’huile sur le front et sur les mains vient transformer ce temps d’épreuve en un moment de grâce.
Les souffrances et les infirmités liées au grand âge ou à la maladie ne vont pas disparaître avec le sacrement des malades, mais le fait de recevoir le sacrement va vous aider à réaliser que le Christ est bien là, avec nous, jusqu’à la fin des temps, comme le dit l’évangile. Si le Christ a accepté de partager notre vie, y compris dans ses épreuves les plus lourdes, et jusqu’à la mort, c’est pour que nous soyons certains qu’aujourd’hui, il ne nous abandonne pas.
Vous qui allez recevoir ce sacrement, soyez donc assurés de la présence du Christ à vos côtés : il est là, chaque jour, à chaque instant, même quand vous n’avez plus la possibilité de lire sa parole et de réciter des prières ou lorsque votre pensée devient confuse.
Dieu connaît toutes les langues, y compris celle du grand âge et de la maladie
Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous explique que c’est l’Esprit Saint qui nous permet de prier : ce que nous n’arrivons pas bien à formuler, ce que nous ne pouvons qu’à peine balbutier : l’Esprit saint, qui habite en nous, le présente au Père. Dieu connaît toutes les langues, y compris celle du grand âge et de la maladie et lorsque notre corps ou notre esprit ne répondent plus comme nous le souhaiterions, l’Esprit du Seigneur, lui qui nous connaît plus intimement que nous-mêmes, transforme notre désir en prière.
Puisque le Seigneur va se manifester à vous, ce sacrement est aussi là pour vous réconforter dans votre souffrance et vous fortifier dans votre faiblesse. C’est un moment de grâce qui vous est donné aujourd’hui et pour les jours à venir : la certitude intérieure d’être présent à l’essentiel, en compagnie du Seigneur.
Alors que le risque est grand de vivre l’épreuve comme un renfermement sur nous, parce que légitimement nous sommes préoccupés par tout ce que nous n’arrivons plus à faire, le Christ vous propose de vivre de sacrement comme un « lâcher prise », un abandon confiant entre ses mains et l’occasion d’une intercession en faveur des autres.
Pour vous préparer à recevoir ce sacrement, vous vous êtes récemment confessés. Aujourd’hui ce sacrement vous dispose à accueillir le salut que Jésus veut vous donner, il vient mettre en vos cœurs cette magnifique espérance de la vie auprès du Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Que cette espérance vous donne, au cœur de la maladie, la paix profonde que Dieu veut donner à tous ses disciples.