la sainte famille

Aujourd’hui, en ce lendemain de Noël, nous fêtons la Sainte famille, composée de Jésus, Marie et Joseph.

Comment pouvons-nous nous laisser toucher par cette sainte famille, dont les évangiles ne nous parlent quasiment pas et dont la situation est tellement particulière qu’il est très difficile de les prendre comme « modèles à imiter » ?

Jésus, fils de Dieu se laisse toucher par notre humanité

Une première piste : contempler cette période cachée à Nazareth où Jésus, qui est Dieu, accepte de se laisser toucher par ce qu’il découvre de beau dans sa famille et dans la société humaine où il vit.

• Rien de ce que nous vivons n’est étranger à Dieu : le temps de Nazareth, c’est un moment où Jésus, le Fils de Dieu, est là en toute discrétion, découvrant avec joie les beautés de l’ingéniosité de l’humanité, de l’amour qui peut se partager entre les personnes… et découvrant en même temps avec tristesse les violences, les injustices présentes autour de lui et les refus de Dieu.

• La sainte famille est le lieu d’échange simple, nourri par l’affection et l’amour où Jésus peut grandir en confiance, être éduqué pour accéder à l’autonomie et devenir adulte. C’est aussi un lieu où Jésus, Marie et Joseph se sentent chez eux et peuvent se détendre, parler de ce qu’ils aiment. C’est le lieu où ils peuvent aussi parler des idées, des tensions, des difficultés qui existent autour d’eux, exprimer ce qu’ils pensent, sans être remis en cause.

• • C’est le lieu où Marie et Joseph ont transmis leur connaissance et leur savoir-faire, où Jésus a reçu l’éducation et la connaissance de son métier de charpentier, puisque Jésus a travaillé une bonne partie de sa vie (sans doute une vingtaine d’année).Une grande partie de la bonté et de la miséricorde que Jésus manifeste dans l’évangile est liée à l’influence de l’éducation qu’il a reçue par Marie et Joseph.

Que retenir de cette première piste ?

• Une invitation à faire de nos familles un lieu prioritaire : donner du temps et des moyens pour que nos enfants ou petits-enfants puisse grandir dans un environnement privilégié, les aidant à contempler les beautés de ce monde et à prendre de la distance avec les violences qu’ils rencontrent.
• Une invitation à contempler combien, de manière discrète Jésus, est présent par son Esprit Saint dans toutes nos activités et dans les belles choses du monde qui nous entoure : savoir décrypter les signes de cette présence.

Faire de nos familles des familles saintes

Une deuxième piste : faire de nos familles des familles saintes, en laissant au Christ une vraie place dans nos rythme quotidiens et nos décisions quotidiennes

• Ce qui a permis à Marie et Joseph d’accueillir le Christ chez eux, de dire oui à l’ange Gabriel, c’est la place qu’ils sont laissée, depuis leur enfance à la Parole de Dieu, puis la place qu’ils ont décidé de lui laisser dans leur vie de couple. Ils n’auraient jamais pu entendre ou comprendre le message de l’ange, ou bien décrypter les songes pour Joseph, s’ils n’avaient pas été nourris par cette Parole. Cette place est fondamentale si nous voulons que notre famille soit un lieu de sainteté : d’où la question qui nous est posée :

Quelle place laissons-nous dans nos familles, dans nos vies de tous les jours à la Parole de Dieu et à la prière ? Les moyens extérieurs : Messe dominicale ? Quotidienne ? magnificat ? application sur le smartphone ? Les moyens intérieurs : prendre chaque jour un temps d’intériorité pour nous mettre à cette écoute.

• La sainte famille est aussi le lieu où Marie et Joseph ont progressivement appris à découvrir combien Jésus était proche de son Père du Ciel, où ils sont appris à l’écouter, à approfondir, grâce à lui leur rapport à Dieu. L’évangile nous montre comment cet apprentissage a parfois été rude, combien ils ont dû se laisser déplacer intérieurement.
  • Accepter de temps en temps de nous laisser déranger par le Christ qui nous renvoie à son père.
  • Accepter de découvrir combien Dieu nous invite à approfondir le mystère de sa présence, où plus on s’engage, plus notre vie prend sens, à la lumière de cette foi.

• Transmettre la foi, avec confiance, sans toujours en voir le résultat immédiat :
  • Je pense particulièrement à la souffrance de beaucoup de parents qui ont essayé de transmettre leur foi à leurs enfants et qui voient que ceux-ci, une fois adulte, abandonnent la pratique religieuse et la vie de prière.
  • La société n’est pas du tout porteuse pour la foi, l’éducation nationale non-plus, et donc ce n’est pas très étonnant que ce décalage se produise, il ne faut pas s’en culpabiliser.
  • Il faudra du temps pour que les enfants, en ayant eux-mêmes à éduquer leurs propres enfants réalisent combien la société de consommation sans Dieu crée un vide et combien la vie de foi apporte une nourriture et une richesse.
  • Mais ne désespérez pas : tout ce que vous transmettez à vos enfants et à vos petits-enfants avec amour et respect, comme témoignage de votre vie de foi, cela va les marquer pour toute leur vie et leur servira de références implicite ou explicite pour avancer eux aussi dans l’aventure de la vie.

Rendons grâce à Dieu pour ce qu’ont vécu Marie, Joseph et Jésus dans leur vie familiale et confions au Seigneur en cette nouvelle année toutes nos familles.