22 Jan Fête patronale de Saint Sulpice
Qui est Saint Sulpice, que nous fêtons aujourd’hui, dont nous vénérons ce matin les reliques ?
Saint Sulpice (570-647)
Sulpice est né en 570 dans le Berry. En grandissant il a senti un appel à devenir moine, mais son père l’a obligé à travailler à l’exploitation agricole familiale, ce qu’il a fait jusqu’à 42 ans, lorsque l’évêque de Bourges, ayant entendu parler de ses qualités de bonté et de droiture, l’appelle à son service, pour gérer l’évêché et l’assistance des pauvres.
Il est ordonné prêtre six ans plus tard.
Et, bien qu’il parte comme aumônier des armées du roi, il est resté si apprécié à Bourges que, à la mort de l’évêque, c’est lui que les chrétiens réclament comme évêque. Il devient donc évêque de Bourges où il sera apprécié pour son sens pastoral et son souci des pauvres. Il va fonder le premier Hôtel-Dieu de la ville, un hôpital pour les pauvres. Il meurt le 17 janvier 647, il y a 1375 ans !
En cette fête de Saint-Sulpice, pour faire mémoire de son action pastorale et de son rayonnement, la liturgie nous propose de méditer sur des textes centrés autour de la mission pastorale :
- Isaïe invite à contempler les pas du messager qui vient apporter la bonne nouvelle du salut
- Paul nous présente sa vocation missionnaire : “malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile”
- Dans l’évangile, le Christ se présente comme le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.
Que pouvons-nous retenir de ces textes pour notre vie chrétienne d’aujourd’hui, en 2022 ?
Trois pistes intéressantes :
- Une invitation à réaliser la proximité du Seigneur dans notre vie
- Un appel à témoigner de notre vie chrétienne
- Un lien très fort entre l’esprit de service et la fécondité de l’annonce de l’évangile
1- Une invitation à réaliser la proximité du Seigneur dans notre vie
Elle est soulignée par l’évangile du bon pasteur. La spécificité de la foi chrétienne, c’est de vivre une communion intime avec le Christ.
Le Christ est pour nous, comme un bon pasteur est pour ses brebis :
- Il nous connaît en profondeur : il nous a vu grandir humainement et spirituellement… il continue à nous voir grandir. Il connaît nos forces et nos faiblesses, il nous connaît et nous le connaissons. Au fil des années, un lien s’est tissé entre nous, une amitié s’est construite. Et comme dans les grandes amitiés, il y a de temps en temps des tensions et des réconciliations. Et même si on passe parfois plusieurs années sans se voir, on peut se retrouver quasiment comme on si on s’était quitté la veille.
- Il nous aime et il est prêt à donner sa vie pour ses brebis. Alors qu’il était en danger de mort, le Christ a choisi de ne pas fuir la mort, mais de continuer à annoncer la bonne nouvelle du salut… là où de simples mercenaires seraient partis. Aujourd’hui, cela signifie que le Christ ne nous abandonne jamais et que nous pouvons toujours compter sur sa présence. Il n’est jamais loin, même si nous avons parfois l’impression qu’il est absent.
- Il est au service de notre croissance : rien ne le rend plus heureux que de nous voir épanoui, capable à notre tour de transmettre ce que nous avons reçu. Il n’est pas un maître de morale, mais un fécondateur… Il veut faire de nous des pépites pour la société, des levains dans la pâte.
2- Témoigner de cette proximité
Cette communion avec le Christ est une force et un cadeau pour la vie de tous les jours, et nous sommes invités à en témoigner.
C’est, comme dit Paul, une nécessité qui s’impose à nous, non pas comme une contrainte, mais comme une joie de partager une chose que l’on aime.
Il y a traditionnellement deux formes de témoignage :
- Une forme qui concerne l’ensemble des chrétiens et qui consiste simplement à vivre notre vie chrétienne, sans la cacher, en étant heureux d’en partager les joies… c’est ce qu’on fait en vivant une vie chrétienne ouverte et charitable, quand on partage des activités scoutes par exemple, quand on rend service… bref à chaque fois que l’on peut dire en nous voyant : “leur religion” ou bien “les activités qu’ils font”, ça donne envie !
- Une autre forme est l’annonce explicite de la foi. Elle est une réponse à un appel plus spécifique. Cela peut se vivre dans des missions de témoignage explicite, soit en participant tout simplement aux activités pastorales de l’église : quand le conseil pastoral se demande comment toucher des personnes qui sont éloignées de l’église, quand les chorales cherchent à témoigner de leur foi par le chant, quand les chefs scouts prennent leurs engagements devant les autres: le départ routier ou les flots jaune, vert et rouge
3- L’esprit de service pour la crédibilité du témoignage
Les textes nous présentent un lien entre l’esprit de service et la fécondité du témoignage que nous rendons sur Christ.
Saint Paul nous le dit clairement : témoigner du Christ, ce n’est pas toujours facile.
“Libre à l’égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous, j’ai partagé la faiblesse des plus faibles pour gagner aussi les plus faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. »
- Cela signifie qu’il y a dans la vie chrétienne et spécialement lorsque nous acceptons de témoigner de notre foi, une dimension de renoncement et de service.
- Ce n’est pas nécessairement un renoncement très difficile à vivre, car nous avons conscience de le faire pour un bien plus grand et ce choix nous rend heureux, mais c’est quand même une réalité : quand des chefs scouts acceptent de consacrer leurs vacances à passer des CEP ou à animer des camps, lorsqu’on accepte de passer des heures à l’accueil, à donner des cours aux migrants, à renoncer à ses week-end pour faire visiter l’église aux touristes… notre témoignage devient d’autant plus crédible que nous le faisons par esprit de service. Ce que nous faisons, nous le faisons pour les autres et par amour pour le Christ.
Chers amis, en cette fête patronale de Saint Sulpice, le Christ nous invite à réaliser la force de sa présence dans notre vie quotidienne, il nous invite à en témoigner dans un esprit de service. C’est un beau programme pour notre nouvelle année 2022.