11 Fév Prier pour les malades
Depuis 1992, l’Église universelle célèbre le 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, la “Journée Mondiale du malade” et l’Église de France propose que le dimanche suivant soit le “Dimanche de la Santé”.
Dans notre paroisse, ces deux événements sont marqués :
– vendredi 11 à 18h45, par une messe et une veillée de prière animée par la communauté Tamoule, en lien avec “Notre-Dame de la santé”, vénérée dans le sanctuaire marial de Vailankanni (Tamil-Nadu, Inde) ;
– ce dimanche 13, où nous entourerons, pendant la messe de 11h, les personnes de la paroisse qui recevront le sacrement des malades.
Même si elle est assez spontanée, la prière pour les malades n’est pas facile :
– D’abord parce que la souffrance est toujours une épreuve qui nous donne l’impression que Dieu ne s’occupe plus des gens que l’on aime, ou que Dieu ne réagit plus à nos prières.
– Ensuite parce qu’il est très difficile de mesurer l’efficacité de la prière pour soi-même ou pour les autres.
Je pense à deux enfants qui avaient beaucoup prié pour que leur maman guérisse et qui, après son décès ont perdu la foi : la prière leur semblait n’avoir servi à rien.
– Enfin, parce que nous ne savons pas toujours quoi demander à Dieu lorsque nous prions pour les malades. Comme me confiait, quelques semaines avant son décès, un ami prêtre atteint d’un cancer: « les gens prient pour que je guérisse, mais c’est quoi la guérison pour moi ? Je ne peux pas redevenir comme avant, comme si rien ne s’était passé. Au fond, pour moi, la guérison c’est que je puisse vivre ce moment de grande vulnérabilité et de proximité avec la mort dans la paix. »
Face à ces trois défis, la maladie de nos proches nous oblige à accepter avec humilité à la fois la nécessité mais aussi les limites de notre prière.
Je pense que Dieu nous invite à prier, même s’Il connaît nos besoins, car prier est une manière d’aimer, d’entourer ceux qu’on aime et de partager avec Dieu ce souci qui nous habite. La prière tisse des liens non mesurables et invisibles, mais réels, entre les priants et les malades. Dieu compte sur nous pour que nous puissions nous porter les uns les autres, spécialement lorsque l’un de nous traverse une épreuve.
Très souvent la prière est d’ailleurs ressentie comme une véritable aide par celui qui traverse une épreuve de santé physique ou psychologique.
Elle contribue de manière mystérieuse au plan de Dieu qui est plus large que celui de notre vie sur la terre : la vie éternelle pour tous. Cela est parfois signifié par une guérison improbable ou même miraculeuse, mais nous ne pouvons pas, pour autant, y voir une efficacité de la prière à ce moment, aux dépens d’autres prières qui n’auraient pas porté de fruits : prenons-le plutôt comme une invitation à toujours prier avec foi, sans nous décourager et comme un signe d’une guérison plus profonde que le Seigneur veut nous donner, celle du péché qui nous éloigne de lui et des autres.
Enfin, la prière pour les autres est toujours d’autant plus « efficace », qu’elle est accompagnée d’un engagement personnel envers les personnes pour lesquelles on prie, une conversion intérieure qui nous pousse à vraiment prendre le temps de nous arrêter pour donner toute sa place à cette prière, à l’accompagner, si possible, d’un geste pour l’autre (visite de la personne malade à l’hôpital, coup de téléphone à la personne malade ou à son entourage…) et à reconnaître la vie et la santé dont nous-mêmes avons pu bénéficier ou bénéficions toujours et à en rendre grâce.
Henri de La Hougue