En direct
[vc_separator type='transparent' color='' thickness='' up='20' down='7']
Contactez nous !
Aidez nous !

La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice

La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice

L‘ordination épiscopale à Lourdes ce dimanche de Mgr Micas, Supérieur Provincial de la Province de France de Saint-Sulpice, confesseur hebdomadaire dans notre paroisse et accompagnateur du groupe « Devenir Un en Christ » (qui se réunit tous les mois à Saint-Sulpice…) m’invite à présenter, à ceux qui ne le connaissent pas, le charisme de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice.
La plupart d’entre vous savent le lien historique entre notre paroisse et la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, puisque les deux ont été fondées la même année 1642 par le père Jean-Jacques Olier. Alors que les séminaires n’existaient pas (sauf des petits séminaires pour enfants qui commençaient à se mettre en place), Olier avait eu l’intuition, dans la mouvance de l’École Française de Spiritualité (avec Bérulle, Vincent de Paul, Jean Eudes…) de fonder un institut où les adultes qui désiraient devenir prêtres pourraient venir partager pendant quelque temps une vie commune pour se former, en alliant ainsi quatre dimensions essentielles de la vie du prêtre : spirituelle, humaine, intellectuelle et pastorale.
Plusieurs évêques ont rapidement fait appel aux prêtres qui les encadraient, les « messieurs de Saint-Sulpice », pour créer des séminaires dans leurs diocèses. C’est ainsi que la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice est née et s’est progressivement développée dans différents pays.
La Compagnie comporte aujourd’hui 3 “Provinces” : la Province de France qui a essaimé au Vietnam, en Chine, au Bénin, au Togo, aux deux Congo et au Cameroun ; la Province du Canada, qui a essaimé au Japon, en Colombie et au Brésil ; et la Province des Etats-Unis qui a essaimé en Zambie et au Malawi. Aujourd’hui, les prêtres sulpiciens sont formateurs dans des séminaires de ces différents pays. Ils sont peu nombreux, environ 250 dans le monde, mais sont présents dans une trentaine de séminaires de ces différents pays.


Comment devient-on prêtre sulpicien ?
Pour devenir sulpicien, il faut déjà être prêtre diocésain et ressentir un appel à ancrer son ministère dans la formation des prêtres : en général cela va de pair avec un goût pour la recherche intellectuelle et l’enseignement, un profond amour de l’Église et un goût pour l’accompagnement spirituel. Pour certains, la vocation est née sur le terrain : alors qu’ils étaient nommés par leur évêque dans cette mission, ils ont ressenti un appel à s’y enraciner (c’était mon cas par exemple), pour d’autres c’est un appel qu’ils ont ressenti dès le séminaire en voyant l’exemple de leurs formateurs. Mais, avant d’entrer à Saint-Sulpice, il faut avoir passé quelques années en paroisse afin d’acquérir l’expérience pastorale suffisante pour mûrir l’appel et accompagner des plus jeunes.
Une fois l’appel discerné, il faut l’autorisation de son évêque pour être, en quelque sorte, « détaché » à vie du diocèse pour la Compagnie de Saint-Sulpice. Suit alors une formation intellectuelle plus poussée, au moins une licence canonique (master 2) en théologie pour enseigner dans un séminaire, puis un stage dans un séminaire et un temps de formation spécifique de six mois appelé la « Solitude », avant de recevoir une première nomination dans un séminaire.


Pourquoi y a-t-il des sulpiciens qui deviennent évêques ?
Les sulpiciens, travaillant au service des diocèses et vivant comme les prêtres des diocèses où ils sont envoyés, sont souvent repérés comme des personnes ressources dans leurs diocèses (formations diocésaines, accompagnement des prêtres…). Leurs fonctions au séminaire leur donnent l’occasion de travailler plus directement avec les évêques pour réfléchir aux orientations pastorales des diocèses. Certains évêques proposent, alors, leurs noms au nonce pour une possible nomination épiscopale. Ainsi, plusieurs sulpiciens ont été nommés évêques en France, en Colombie, au Canada, au Japon. Ceux qui acceptent cette nomination le font dans un esprit de service et le vivent dans la continuité de leur ministère de formation des prêtres.
Pour la Compagnie, comme pour beaucoup de diocèses, c’est à la fois un signe encourageant de confiance et un service que nous rendons à l’Église, et en même temps une épreuve de voir une personne sur qui nous comptions, ne plus être disponible pour les ministères spécifiques de la Compagnie.


Comment est organisée aujourd’hui la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice ?
Selon la pratique pédagogique utilisée dans la direction des séminaires tenus par la Compagnie, chacune des 3 Provinces est dirigée de manière collégiale par un “Conseil Provincial”. Chaque Conseil est composé d’un supérieur et de 4 “consulteurs” (tous élus pour 6 ans), qui gèrent ensemble l’administration de la Province (nominations, suivi des confrères et gestion des ressources matérielles) et mettent en œuvre les décisions prises, tous les 6 ans, par l’Assemblée Provinciale qui les a élus. Comme Mgr Micas, jusqu’alors supérieur de la Province de France, a été nommé évêque, c’est le premier consulteur (en l’occurrence moi-même) qui administre la Province en attendant l’élection d’un nouveau supérieur, au mois de juillet.
Il y a aussi un Conseil général (un supérieur général et 4 consulteurs) qui coordonne les 3 Provinces et en assure l’unité. Ce Conseil est élu par une assemblée générale, tous les 6 ans, laquelle décide des grandes orientations pour l’ensemble de la Compagnie, mais n’interfère pas directement sur la vie des Provinces. Vous avez souvent rencontré le supérieur général actuel, le père Witherup, américain. Après 2 mandats de 6 ans et 2 années supplémentaires pour cause de Covid, il va lui aussi passer la main cet été.

Je vous confie donc notre Compagnie avec ses élections Générale et Provinciale au mois de juillet.

Henri de La Hougue