14 Oct Le concile Vatican II
Le 11 octobre 1962, il y a soixante ans, s’ouvrait le 21e grand concile œcuménique depuis la fondation de l’Église, en présence de 2381 évêques (sur les 2800 de l’époque) : Vatican II.
Lors du concile Vatican I (1869-1870), la rédaction des textes sur la Révélation et sur l’Église était essentiellement nourrie par les débats européens, autour des questions de l’autorité du pape et de la modernité.
Après les deux guerres mondiales, dans le contexte de la guerre froide et de la décolonisation progressive de l’Asie, du Proche-Orient et de l’Afrique, l’horizon théologique et pastoral des évêques s’était considérablement élargi et tous ont souhaité que ce nouveau concile puisse être davantage en dialogue avec le monde. Le pape Jean XXIII, en le convoquant, avait invité l’Église à vivre un « aggiornamento » dans la manière de parler de sa foi afin qu’elle puisse être mieux comprise par ses contemporains et pour cela, être plus à l’écoute de leurs aspirations profondes.
Aujourd’hui, la vie de notre église est profondément marquée par ce Concile Vatican II.
Beaucoup d’accents nouveaux soulignés par ce Concile sont tellement intégrés dans notre vie ecclésiale, qu’elle nous semble naturelle : la collaboration entre prêtres et laïcs dans l’organisation et le gouvernement de la vie pastorale et liturgique, les acquis dans le domaine œcuménique, le dialogue avec les incroyants, le respect de la liberté de conscience et le primat de la dignité humaine, la possibilité de recevoir les écrits bibliques comme étant à la fois réellement inspirés par Dieu et écrits par des auteurs humains qui écrit en vrais auteurs…
Mais plus le temps passe, moins les textes du concile sont connus, ce qui est logique, mais dommage car ce sont encore de très beaux textes qui peuvent largement inspirer notre vie chrétienne et notre vie pastorale.
Le pape Jean-Paul II, à la fin du jubilé de l’an 2000, disait que le Concile Vatican II “nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence”.
N’hésitons pas à relire ces beaux textes qui sont disponibles sur internet, notamment les 4 grandes constitutions : ils nous offrent à la fois un précieux rappel de l’essentiel de notre foi et de notre pratique et une belle réflexion sur la place que doivent avoir les chrétiens dans le monde d’aujourd’hui.
Les réflexions et les orientations du Concile Vatican II ont abouti à un ensemble de textes normatifs pour la vie de l’Église catholique :
Quatre « constitutions », sur :
- l’Église, Lumen Gentium;
- la révélation divine, Dei Verbum;
- la liturgie, Sacrosanctum Concilium;
- l’Église dans le monde de ce temps”, Gaudium et Spes ;
Des décrets sur :
- les évêques, les prêtres, la vie religieuse,
- l’apostolat des laïcs,
- l’activité missionnaire,
- l’œcuménisme,
- les églises orientales
- la communication sociale
Des déclarations sur :
- la liberté religieuse,
- les relations avec les religions non chrétiennes,
- l’éducation catholique.
L’appel universel à la sainteté (Lumen Gentium 40)
« Il est donc bien évident pour tous que l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur état ou leur forme de vie [124] ; dans la société terrestre elle-même, cette sainteté contribue à promouvoir plus d’humanité dans les conditions d’existence. Les fidèles doivent s’appliquer de toutes leurs forces, dans la mesure du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin que, marchant sur ses traces et se conformant à son image, accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient avec toute leur âme voués à la gloire de Dieu et au service du prochain. Ainsi la sainteté du Peuple de Dieu s’épanouira en fruits abondants, comme en témoigne avec éclat à travers la vie de tant de saints l’histoire de l’Église ».
Henri de La Hougue