10 Mar L’Église, sacrement de l’Unité
Pendant tout ce carême notre paroisse propose d’approfondir le mystère de l’Église. Mercredi prochain le Père de Chaignon, enseignant aux Bernardins, viendra nous ouvrir à cette réflexion à partir des grands textes du concile Vatican II sur l’Église. Pour nous préparer à cette conférence, je vous propose de découvrir une première définition de l’Église donnée dès la deuxième phrase de la constitution dogmatique Lumen Gentium : “L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain” (Lumen Gentium 1).
L’Église “est”…
La première chose qui me marque, c’est que l’Église ne se présente pas avant tout pour ce qu’elle fait, mais pour ce qu’elle est. La tentation est toujours de regarder l’Église à partir de ses actions pastorales et caritatives, mais on risque alors de manquer l’essentiel : l’Église est le lieu où la communauté expérimente la communion avec le Christ. Le savoir-être y est premier ; le savoir-faire en découle. Être catholique ce n’est pas d’abord faire telle ou telle chose, mais être en communion avec le Christ dans tout ce que nous vivons et faisons. C’est valable individuellement et collectivement.
… L’Église est “ en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire le signe et le moyen” …
Dans l’Église catholique, les sept sacrements sont à la fois des signes de la manifestation de Dieu (le signe de l’eau versé sur le front du bébé, des mains étendues sur la tête du confirmand, de la consécration du pain et du vin…) qui viennent exprimer le fait que Dieu se rend réellement présent à ce moment précis et les moyens ordinaires que Dieu nous a laissés pour progresser dans notre vie de foi.
Définir l’Église comme étant “en quelque sorte le sacrement” est à la fois étonnant et éclairant. Je crois que l’expression nous renvoie à cette responsabilité fondamentale d’être des porteurs du Christ pour le monde. “je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” disait Paul aux Galates (Ga 2, 20). Notre communion avec le Christ et entre nous doit permettre à des personnes, chrétiennes ou non chrétiennes, de percevoir, en nous côtoyant, quelque chose d’inspirant, même si cela reste très modeste : une manière de vivre, d’être à l’écoute, de dire du bien et de pouvoir rendre compte de notre foi, lorsqu’on nous le demande.
Cela exige de nous un travail réel de communion parce qu’une communauté divisée ne donne pas envie de s’y investir, alors qu’une communauté soudée donne envie d’en faire partie.
Cela exige aussi de nous une grande accessibilité et une bonne pédagogie dans nos, de telle sorte que tous ceux qui y viennent pour la première fois, ou bien qui y reviennent après plusieurs années, puissent s’y sentir accueillis tels qu’ils sont et y trouvent un lieu de progression.
“… de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain”
Les deux objectifs sont liés, de la même manière que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont indissociables. Cette définition de l’Eglise nous rappelle cette double exigence à tenir ensemble. Avec l’équipe pastorale, nous essayons vraiment de porter ces deux dimensions : l’unité de la communauté paroissiale dans sa diversité, en mettant beaucoup l’accent sur la convivialité, les rencontres intergénérationnelles, l’action commune envers les plus démunis et la multiplicité des propositions permettant d’approfondir l’expérience d’intimité avec Dieu.
Rendez-vous tous mercredi prochain à 20h30 dans l’église pour nous permettre de mieux comprendre la chance que nous avons de faire partie de cette Église et réservons dès à présent notre soirée du 25 mars pour le prochain dîner tournant.
Henri de La Hougue
Le Triomphe de l’Eglise de Pierre-Paul Rubens, 1626, huile sur bois conservée au Musée du Prado à Madrid