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Aime et fais ce que tu veux !

Aime et fais ce que tu veux !

Cette phrase bien connue de Saint Augustin peut prêter à débat, surtout quand on sait qu’elle concerne la possibilité pour un père de donner une correction à son enfant. Elle pose d’emblée la question de savoir jusqu’où va l’amour et ce qu’est la liberté. Mais pour Saint Augustin c’est clair, plus l’amour de Dieu grandit en nous plus notre liberté s’accroît.

La lecture des grands textes de Saint Augustin sur l’amour, que nous vous proposons pendant le carême, va nous permettre d’approfondir ce mystère de l’amour absolu de Dieu au regard de notre fragile liberté qui essaie de grandir en se laissant toucher par Dieu.

Pendant la première semaine de carême, ils nous inviteront à contempler la création pour y découvrir les traces de l’amour de Dieu. Dieu y manifeste une beauté, une bonté, une perfection, une sagesse… qu’il nous invite à accueillir comme le cadeau de son amour. Cette conviction profonde ori­ente toute la quête mystique d’Augustin depuis sa conversion jusqu’à sa mort, et elle oriente aussi notre cheminement de carême. “Dis-moi où regarder pour t’apercevoir”, demande Augustin à Dieu, “et j’espère que je saurai faire tout ce que tu m’ordonneras.

Au cours de la deuxième semaine, ils nous aideront à découvrir le lien entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, les deux commandements inséparables donnés par Dieu. L’expérience nous montre que la mise en pratique des deux n’est pas toujours si évidente et qu’il est tentant de chercher à ressentir et à bénéficier de l’amour de Dieu pour notre seul bien-être, plutôt que de chercher à cultiver cet amour de Dieu pour les autres. Celui qui aime Dieu “de tout son cœur, de toute son âme et de tout son Esprit” va pourtant faire une expérience de décentrement de soi, qui va l’ouvrir naturellement aux besoins des autres et, grâce à ceux-ci, approfondir sa relation avec Dieu.

Lors de la troisième semaine, ils nous permettront de comprendre une expression curieuse de la Bible : si Dieu demande d’aimer son prochaincomme soi-même, cela signifie qu’il demande de s’aimer soi-même. Mais ça veut dire quoi, “s’aimer soi-même” ? Certains manquent d’estime d’eux-mêmes, n’aiment pas leur corps… d’autres sont au contraire imbus d’eux-mêmes ou centrés sur le culte de leur corps…  Augustin, lui, nous explique que l’amour de Dieu et l’amour de soi sont intimement liés : “celui qui sait s’aimer, aime Dieu” et celui qui n’aime pas Dieu, devient son propre ennemi, même s’il croit s’aimer.

Avec les textes de la quatrième semaine, nous aborderons le lien entre l’amour et la liberté. Aimer rend libre. Mais la liberté est aussi exigeante que l’amour. Dieu a librement fait le choix de nous “livrer” son fils, un choix d’amour extrêmement douloureux et coûteux pour nous offrir le pardon et le salut. De notre côté, nous faisons l’expérience de nos manques de liberté pour choisir d’abord l’intérêt de Dieu ou celui des autres, avant notre propre intérêt. Toute la démarche du carême consiste justement à apprendre à grandir dans la vraie liberté, celle qui nous enrichit dans notre relation à Dieu et aux autres.

Pendant la cinquième semaine, ils nous inviteront à contempler le mystère de la Trinité. L’Amour est le moteur de la relation qui unit le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. La méditation des quatre semaines précédentes nous donnera des clés pour entrer plus en profondeur dans la contemplation du mystère de la Trinité et nous permettra de vivre la Semaine Sainte en n’étant pas uniquement centré sur la personne de Jésus, mais en découvrant combien le Christ met en œuvre le projet de salut et de libération proposé par le Père grâce à l’Esprit-Saint.

Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à vous inscrire sur le site de la paroisse ou à la sacristie pour profiter de ce parcours de carême qui va nous faire grandir dans l’amour de Dieu, l’amour du prochain et l’amour de nous-mêmes. La conférence inaugurale du père Pascal IDE le 6 mars nous permettra d’y entrer de plain-pied !

Henri de La Hougue