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Aime, et ce que tu veux, fais-le !

Aime, et ce que tu veux, fais-le !

Après avoir médité sur l’amour de Dieu qui se révèle dans la création (1re semaine), sur le lien entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain (2e semaine), puis sur l’amour de soi (3e semaine), Augustin nous invite cette semaine à mieux comprendre ce que signifieaimer”.

L’amour n’est pas d’abord un sentiment qui nous affecte, c’est avant tout un acte libre qui implique notre volonté, notre intelligence, notre désir et notre force. Si nous aimons, nous n’aimons pas simplement parce que la morale chrétienne nous impose de le faire ou même parce que le Christ nous l’a enseigné, mais pour correspondre à ce que nous sommes : des êtres créés à l’image de Dieu, qui, lui-même est amour.

À chaque fois que nous aimons une personne, nous nous rapprochons de Dieu ; à chaque fois que nous n’aimons pas une personne, nous péchons contre Dieu et nous nous éloignons de lui.

Comment alors progresser dans notre capacité d’aimer ? demande Augustin.

  • En accueillant l’Esprit Saint, car Dieu est amour et cet amour nous est donné par l’Esprit Saint.
  • En méditant sur l’incarnation, la passion et la mort du Christ qui a “livré sa vie” par amour pour nous.

Pour approfondir ce dernier point, saint Augustin s’arrête sur l’expression “livré pour nous” : qu’est ce qui a pu pousser le Père à “livrer son Fils” et le Fils à “se livrer” par amour ?

  • Contrairement à Judas qui a “livré Jésus” pour de l’argent, le Père a livré son Fils par amour. 
  • En quoi était-ce de l’amour ? Voir le Fils souffrir, être rejeté et mis à mort était une épreuve terrible pour le Père, comme cela l’a été pour l’entourage de Jésus, mais malgré tout, le fait de livrer son Fils a été un acte d’amour porté par le Père qui a vu là le moyen ultime de manifester son amour inconditionnel pour les hommes, manifester par son Fils, sa solidarité avec l’humanité jusque dans la souffrance et dans la mort.

Partant de là, Augustin nous invite à réfléchir à l’intention qui préside nos actes. Comment savoir si nos actes sont bons ou mauvais au regard de Dieu ? En accomplissant ces actes avec l’intention d’aimer comme Dieu aime, même si ces actes peuvent paraître à première vue désagréables (comme par exemple le fait de réprimander un enfant qui n’est pas sage).

Aime, et ce que tu veux, fais-le ! dit Augustin. 

Une telle affirmation ouvre tout un champ de réflexion sur le lien entre amour et liberté qu’Augustin n’aborde pas directement ici, mais que nous pourrons approfondir dans nos échanges de groupe :

  • la nécessité d’être libre pour aimer en vérité, 
  • la liberté que nous donne le fait d’aimer,
  • l’empêchement d’aimer librement qu’entraîne le péché,
  • la vraie liberté qui est de faire ce que Dieu veut que nous fassions.

Aime ton frère et sois sans inquiétude” dit encore Augustin. L’amour procure le repos, la quiétude, car il est un retour à Dieu. En aimant, on se repose en Dieu.

Dans le dernier texte de notre sélection, Augustin fait le lien entre l’amour de Dieu et la beauté de Dieu. Marqué par la culture grecque de son temps où le “beau et le bon” était un reflet du divin, Augustin lie l’amour de Dieu à l’amour de la beauté, comme il nous le dit dans le passage bien connu où il décrit sa conversion dans les Confessions: “Bien tard, je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t’ai aimée !”.

La beauté extérieure rappelle l’harmonie de la création continue ; la beauté intérieure évoque le travail continu de la grâce par lequel Dieu cherche à nous remodeler à sa ressemblance. Alors que le péché a défiguré la beauté originelle de notre âme, le Christ a accepté de prendre notre laideur (notre humanité marquée par le péché et la mort) pour s’adapter à nous et nous permettre de retrouver cette ressemblance.

Quelques questions pour nous aider à approfondir ce texte :

  • avons-nous l’impression de suivre les enseignements du Christ par devoir ou bien pour progresser dans notre capacité à aimer ?
  • quelle expérience avons-nous faite de l’amour de Dieu ? Comment résonne en nous cette expression de Saint Jean « Dieu est amour » ?
  • comment l’Esprit Saint nous aide-t-il à aimer ? En avons-nous fait l’expérience ?
  • en quoi la passion et la mort du Christ sont-elles un acte d’amour ?
  • comment comprenons-nous l’expression “Aime, et ce que tu veux, fais-le !” ?
  • en quoi une personne est-elle belle aux yeux de Dieu ? Qu’est-ce qu’une « bonne âme » ou une « belle âme » ?
  • en quoi le péché enlaidit-il notre âme ?

Henri de La Hougue