25 Avr « Heureux les cœurs miséricordieux »
Dans ce temps de Pâques, il est important laisser une place à des initiatives qui redonnent espérance et permettent de vivre dans la paix. En voici deux que nous allons porter ensemble :
Accompagner les personnes endeuillées par la pandémie
La mort est une réalité naturelle. Elle fait partie de la vie. Pour certains elle en est la dernière étape ; pour les chrétiens et pour de nombreux croyants d’autres religions, elle est un passage vers une vie qui continue auprès de Dieu. Lorsqu’une personne a vécu longtemps et a été bien entourée jusqu’à la fin, la célébration de ses obsèques se vit davantage comme une action de grâce que comme une épreuve. Mais lorsqu’une personne décède dans l’isolement, sans avoir été préparée, sans que sa famille ait pu l’accompagner, le deuil devient extrêmement difficile à vivre pour cette famille. C’est souvent le cas dans les décès accidentels, qui arrivent, par définition, de manière imprévue. Mais depuis un an, la situation sanitaire a plongé de très nombreuses familles dans cette situation révoltante de voir partir un proche pour l’hôpital, à cause de difficultés respiratoires, et de recevoir quelques jours après un coup de téléphone annonçant qu’il était décédé, sans qu’on n’ait pu ni l’accompagner ni lui dire au-revoir ni même lui parler.La situation s’est généralisée dans de nombreux Ehpad jusqu’à récemment. Quelle terrible fin, tant pour la personne qui se sent partir sans pouvoir exprimer son affection à ses proches que pour la famille qui doit subir le décès alors que la personne était à quelques centaines de mètres de là, mais que l’on n’avait tout simplement pas le droit d’aller la voir ! Parfois la révolte a été encore accrue par l’impossibilité de se rassembler pour célébrer les obsèques.
Lorsque Laurent Frémont et Stéphanie Bataille sont venus présenter le collectif Tenir ta main (www.tenirtamain.fr) et nous ont fait part des témoignages bouleversants qu’ils reçoivent chaque jour, le bureau du Conseil pastoral a souhaité voir avec eux comment aider toutes les personnes qui ont perdu un proche dans ces circonstances. Leur demande a particulièrement rejoint la sensibilité de notre paroisse à manifester la miséricorde divine dans toutes les étapes de notre vie. Nous souhaitons que notre église Saint-Sulpice devienne un lieu d’accueil pour toutes ces familles endeuillées par la pandémie : que les personnes qui le désirent, quelles que soient leur foi et leur pratique religieuse, puissent venir afficher une photo de leur proche, déposer des fleurs, allumer un cierge, faire dire une messe, rencontrer un prêtre, prier avec d’autres chrétiens à la mémoire de leur défunt…
La chapelle Saint-Paul sera ainsi particulièrement dédiée à cette mémoire. Tous les derniers vendredis du mois, la célébration de la Miséricorde de 15h sera spécialement vécue en mémoire des personnes décédées du COVID et de leurs familles. Nous serons disponibles pour organiser des célébrations à la demande des familles. J’invite également tous les paroissiens à porter spécialement cette intention dans leur prière.
Donner des cours de français aux migrants
Dans la continuité de nos ateliers de réflexion sur l’encyclique Fratelli Tutti, une autre œuvre de miséricorde va aussi se développer dans notre église.Il s’agit d’apporter une aide aux migrants pour qu’ils puissent acquérir des diplômes officiels en ‘français langue étrangère’ (niveaux A1, A2, B1 et B2). C’est la condition indispensable pour qu’ils puissent trouver du travail et s’intégrer.
Les cours seront donnés gratuitement à des étudiants de tout âge et de toute origine, à condition qu’ils soient motivés, assidus et courtois, à raison de 2 cours de 2 heures par semaine, l’après-midi.
Il leur sera demandé simplement de payer l’inscription à l’examen en septembre, de ne pas manquer plus de deux cours dans l’année et de respecter les autres.
L’expérience, déjà menée depuis quelques années, témoigne d’un taux de réussite de 100%. Il y aura deux classes de 12 étudiants maximum.
Là aussi, c’est l’affaire de tous ! Vous pouvez participer de différentes manières : soit en envoyant des migrants que vous connaissez pour venir étudier, soit en venant, vous-mêmes, enseigner – grâce à une méthode qui vous sera transmise – de manière régulière ou en remplacement pendant les petites vacances.
Ces propositions sont une belle opportunité pour nous sensibiliser, en ce temps de Pâques, aux détresses qui nous entourent et nous rendre spécialement attentifs à accueillir toutes ces personnes qui, ainsi, entreront pour la première fois dans notre église »
Père Henri de La HOUGUE