12 Mai Constance et persévérance
Tous les mois la communauté des aînés de nos deux groupes scouts de Saint Sulpice (“Monsieur Olier” et “Monsieur Vincent”) se réunit après la messe du dimanche soir pour un temps de formation. Le but est d’aider les routiers scouts et les guides aînées à approfondir dans leur vie quotidienne leurs engagements scouts.
Lors de notre dernière rencontre, le thème choisi par le clan qui animait était : la constance et la persévérance.
Alors que la fête de l’Ascension s’approche et nous invite à avoir les yeux tournés vers les réalités du ciel (Col 3, 1-2), il m’a semblé que leur réflexion pouvait nous aider à approfondir spirituellement ce temps de l’Ascension.
En effet, cette fête du Christ qui cesse d’être sur terre en Palestine mais monte auprès du Père pour être désormais disponible par son Esprit à tous les hommes, nous ouvre à ce temps de l’attente eschatologique où le Christ nous invite à vivre la constance et la persévérance afin de grandir dans la foi, l’espérance et la charité.
La constance, c’est la régularité, c’est le fait “d’être ferme”. Être ferme dans la durée ne peut pas se vivre uniquement à la force du poignet, mais nécessite que nos actions extérieures soient vraiment nourries par une vie intérieure qui ait du sens et que celle-ci soit animée par la force de l’Esprit saint.
La constance, dans la vie du Christ, c’était son aptitude à faire la volonté du père, parce qu’il était en communion avec le père et qu’il partageait son désir de faire le bien, son souci de porter la Bonne Nouvelle à tous, y compris les pêcheurs.
C’était aussi sa capacité à faire confiance aux gens, à leur faire crédit du meilleur de ce qu’ils pouvaient donner, à leur redonner une chance s’ils avaient péché, et à leur témoigner de l’amour et de la miséricorde en toute circonstances.
La constance pour les scouts aînés, c’est l’aptitude à vivre de la conviction que le service auprès des scouts les plus jeunes et des causes humanitaires vaut la peine qu’on y consacre des soirées, des week-ends, des semaines de vacances l’été. Cette constance est à la fois une exigence et une source de richesse.
La constance pour nous, c’est quand nous mettons en œuvre, dans la durée, un choix familial, amical, spirituel, ou professionnel, librement posé et souvent renouvelé, qui porte du fruit dès à présent ou bien qui en portera par la suite.
Qu’en est-il de la persévérance ?
La persévérance c’est la constance lorsque celle-ci est mise à l’épreuve :
- soit intérieurement par un manque d’intérêt, une fatigue psychologique, d’autres propositions immédiates qui nous poussent à renoncer à nos engagements…
- soit extérieurement, par un problème de santé, des difficultés matérielles ou financières…
La persévérance du Christ c’est :
- sa capacité à poursuivre la confiance qu’il fait envers les apôtres malgré l’incompréhension de Pierre et son reniement, malgré l’abandon des apôtres au moment de la passion.
- sa capacité à continuer à annoncer la Bonne Nouvelle à tous alors que les autorités religieuses cherchent à le faire mourir et remettre en cause ce qu’il apporte.
- son choix de rester avec ses disciples jusqu’au bout, y compris lorsque la risque de l’arrestation et de sa mort sur la croix devient imminent.
La persévérance nécessite bien sûr un effort de la volonté, mais aussi un décentrement de nous-mêmes qui nous permet de ne pas faire les choses d’abord pour ce qu’elle nous rapporte, mais surtout parce que d’autres en ont besoin.
La constance et la persévérance nous aideront à grandir dans la foi, l’espérance et la charité. L’Esprit Saint y veillera si nous sommes prêts à l’accueillir.
Henri de La Hougue