17 Nov Tous disciples, tous missionnaires
Dans le dernier Tous Frères, j’ai résumé la 1e partie du rapport de synthèse de la session du synode des évêques, « le visage synodal de l’Église ». En voici maintenant la 2e partie : « Tous disciples, tous missionnaires ». Elle aborde des aspects plus concrets de notre vie paroissiale et nous invite à voir comment améliorer la synodalité entre nous, à Saint-Sulpice et ailleurs, là où nous sommes engagés.
Chapitre 8 : « L’Eglise est missionnaire » La mission fait partie de l’identité même de l’Église. Chaque chrétien est invité à y contribuer dans ses engagements, ecclésiaux, familiaux et professionnels.
Des hommes et femmes laïcs sont de plus en plus engagés dans l’Église. La diversité de leurs charismes est une vraie richesse pour les communautés locales.
Même si l’articulation entre les « charismes » et les « ministères » est encore à travailler, l’assemblée synodale invite à une plus grande créativité dans l’institution de ministères notamment pour favoriser l’engagement des jeunes. Elle suggère par exemple, un développement du ministère de la Parole de Dieu qui pourrait inclure la prédication, des ministères confiés aux couples mariés pour soutenir la vie familiale…
Chapitre 9 : “Les femmes dans la vie et dans la mission de l’Église”.Les femmes constituent la majorité de nos assemblées paroissiales et elles sont souvent les premières missionnaires dans les familles. La vie consacrée féminine est aussi un signe et un témoignage de leur dynamisme missionnaire.
L’assemblée s’est interrogée sur la manière de valoriser les contributions des femmes et la croissance des responsabilités pastorales qu’elles occupent. Comment les Eglises peuvent-elles inscrire cela dans des ministères existants et d’éventuels nouveaux ministères à discerner ?
L’assemblée propose de garantir aux femmes une participation aux processus de décision dans l’église pour assurer des responsabilités dans la pastorale et dans leur ministère. Elle invite à poursuivre la recherche théologique et pastorale sur un accès éventuel des femmes au diaconat.
Elle demande de vérifier dans les différents lieux d’Église, s’il y des risques d’abus, de discriminations dans le travail et la rémunération des femmes, notamment pour les religieuses.
Chapitre 10 : “La vie consacrée et les associations laïques”. La présence de ces communautés est vraiment un signe charismatique pour l’Église.
Tout au long de l’Histoire, l’Église a pu se renouveler grâce à ce charisme, qui témoigne de la beauté d’une vie humble à la suite du Seigneur.
Les associations ecclésiales et communautés nouvelles sont aussi des signes précieux de la coresponsabilité de tous les baptisés au service de l’Église, mettant en valeur la diversité des vocations et des modèles de communion synodale, De graves abus ont été commis dans certaines d’entre elles qui nécessite la aussi un examen très sérieux du type d’autorité qui y est exercée.
Chapitre 11 : “Les diacres et des prêtres dans cette Église synodale”.
Prêtres et diacres sont engagés dans des ministères pastoraux très divers, avec une attention à la proximité des personnes. Ils doivent exercer leur autorité sur le modèle de Jésus serviteur. Beaucoup d’entre eux témoignent par leur engagement de la figure du Christ bon pasteur.
Le cléricalisme constitue cependant parfois un obstacle à la mission de l’Église, lorsque des prêtres considèrent leur rôle comme un privilège, ou exercent leur ministère comme un pouvoir mondain.
L’assemblée attire notre attention sur la formation des chrétiens, des diacres et prêtres. Il faut vraiment qu’elle soit en lien avec la vie quotidienne des communautés afin d’éviter des idéologies qui induiraient une attitude autoritaire et empêcheraient ainsi une vraie croissance vocationelle.
En constatant que la valeur prophétique du célibat sacerdotal n’est plus si facilement accessible aujourd’hui dans les mentalités contemporaines, certains se demandent s’il faut toujours maintenir son obligation dans l’Église latine.
L’assemblée propose un approfondissement du sens et des formes d’exercice du diaconat dans l’Église latine.
Chapitre 12 : “Le rôle de l’évêque dans la communion ecclésiale”.
Successeur des apôtres, l’évêque est un lien entre le peuple qui lui est confié, les prêtres et diacres, les personnes consacrées, les autres évêques et l’évêque de Rome, dans une perspective toujours orientée vers la mission.
Il est invité lui aussi à exercer cette mission dans une mode synodal en favorisant les collaborations.
L’assemblée invite l’Église à approfondir le lien entre le sacrement de l’ordre et la juridiction : le pouvoir spirituel reçu par l’ordination épiscopale doit-il nécessairement se traduire par une autorité de juridiction sur tout ce qui se vit dans le diocèse dont l’évêque a la charge ?
Le dernier chapitre est consacré au pape, l’évêque de Rome, dans son lien avec le Collège des évêques.
Lui aussi doit exercer son ministère de manière synodale, en articulant bien la dimension communautaire, collégiale et personnelle de son ministère. La réforme de la Curie fait partie de ce parcours synodal. L’institution d’un collège de cardinaux (« C9 ») comme conseil au service du ministère du pape est une vraie richesse. Les visites ad limina Apostolorum (visite et rapport des évêques fait tous les 5 ans auprès du pape et des dicastères) sont les moments les plus propices pour approfondir les relations entre les pasteurs des Églises locales et l’évêque de Rome avec ses collaborateurs.
L’assemblée suggère de soigner particulièrement ces visites, pour qu’elles favorisent un véritable exercice de la collégialité et de la synodalité.
Cette 2e partie du rapport du synode nous invite à faire le point dans les différents lieux où nous sommes engagés dans la paroisse pour vérifier qu’il y a bien cet esprit d’écoute et de communion fraternelle, et mettre en valeur les charismes de chacun. Elle invite aussi à repérer des talents cachés qui pourraient enrichir notre vie paroissiale.
Père Henri de La Hougue