26 Jan La “Vie intérieure” de Notre Seigneur Jésus-Christ
Le 19 janvier dernier, nous avons fêté à Saint-Sulpice une mémoire spécifique du calendrier sulpicien : “la vie intérieure de notre Seigneur Jésus-Christ”.
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit de contempler la vie de Jésus, non pas seulement du point de vue de ce qu’il fait et de ce qu’il dit, mais du point de vue de ce qu’il vit intérieurement.
Spontanément, nous lisons les Évangiles en nous attachant aux actions et aux paroles de Jésus, à leur effet chez ses interlocuteurs, mais nous nous attachons moins à comprendre ce que vit spirituellement Jésus quand il appelle ses disciples, quand il guérit des malades, quand il accomplit des miracles, quand il pardonne les péchés, quand il prêche, quand il est arrêté et mis à mort, quand il apparaît ressuscité ou quand il envoie son Esprit Saint…
Or Jean-Jacques Olier, qui était non seulement curé de Saint-Sulpice, mais aussi formateur de prêtres, veut vraiment aider les futurs prêtres à vivre spirituellement de la vie même de Jésus, à être habités par cette “vie intérieure” de Jésus. Il a instauré cette fête pour nous y aider.
Pour progresser dans la vie spirituelle, il est vraiment intéressant de lire les Évangiles avec cette question : « Qu’est-ce qui se passe dans le cœur de Jésus ? Que vit-il dans sa relation avec le Père et l’Esprit Saint, aux différentes étapes
de sa vie ?”
Cela nous amène à découvrir par exemple :
- Jésus qui cherche constamment à comprendre et à faire la volonté du Père.
- Jésus qui rend grâce à son Père pour les belles choses qu’il entend, lorsque les disciples racontent la mission qu’ils ont vécu deux par deux.
- Jésus qui prie le Père pour que ses disciples soient un entre eux et avec lui, comme lui et le Père sont un.
- Jésus qui lutte contre la tentation au désert, face à Pierre qui l’invite à refuser sa passion, ou encore à Gethsémani.
- Jésus qui est ému aux entrailles par le malheur de la veuve de Naïm, par l’endurcissement de Jérusalem, par la mort de Lazare, ou encore par les foules sans berger.
- Jésus dont le plus grand désir est de permettre aux gens qu’il rencontre de faire l’expérience de la miséricorde de Dieu.
- Jésus qui se laisse guider par l’Esprit Saint au fil des rencontres, qui se laisse émerveiller par la foi d’un païen, qui se laisse surprendre par une force qui sort de lui pour guérir une femme, qui n’arrive pas à faire des miracles à Nazareth à cause du manque de foi de ses habitants.
- Jésus qui se laisse interroger par les envoyés de Jean-Baptiste et relit pour lui son ministère messianique.
- Jésus qui accepte progressivement sa passion.
- Jésus qui s’abandonne complètement entre les mains du Père sur la croix.
- Jésus qui pardonne sur la croix.
En nous attachant à comprendre cette vie spirituelle de Jésus, en contemplant la manière dont il est en relation avec le Père par l’Esprit, nous pouvons essayer de voir, à notre tour, comment nous laisser habiter par ce même désir qui habite le Christ, nous pouvons laisser le cœur de Jésus imprégner notre propre cœur.
Une des phrases qui a le plus touché Monsieur Olier, c’est cette phrase de saint Paul : « ça n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Il s’agit pour nous aussi de laisser le Christ vivre en nous, comme il vit déjà dans le cœur de la Vierge Marie.
Faisons nôtre cette belle prière de Monsieur Olier :
« Ô Jésus, vivant en Marie,
venez et vivez en vos serviteurs,
dans votre esprit de sainteté,
dans la plénitude de votre force,
dans la perfection de vos voies,
dans la vérité de vos vertus,
dans la communion de vos divins mystères :
Dominez sur toute puissance ennemie, dans votre Esprit,
à la gloire du Père.
AMEN ».
Père Henri de La Hougue