05 Avr La Miséricorde Divine
En ce deuxième dimanche de Pâques, l’Eglise nous invite à fêter la miséricorde divine.
La dévotion au Sacré-Coeur, à laquelle notre église Saint-Sulpice a été l’une des toutes premières églises de France à consacrer, dès 1748, une chapelle, insistait déjà sur la nécessité de découvrir la dimension personnelle de l’amour de Dieu : notre vie de foi, avant d’être une conception intellectuelle sur le mystère de Dieu, est d’abord une expérience d’amour, une rencontre où chacun peut se laisser toucher par la miséricorde de Dieu et s’unir au dessein du Christ qui est de manifester à tous les hommes la miséricorde du Père.
La fête de la Miséricorde divine, célébrée universellement depuis l’an 2000, grâce à la postérité spirituelle de Sainte Faustine, nous invite à lui porter une attention toute particulière dans notre église puisque depuis presque 20 ans, grâce au travail de l’association “Pour la Miséricorde Divine”, des centaines de pèlerins de la miséricorde divine se rassemblent chaque premier vendredi du mois et transforment le deuxième week-end de Pâques en une immense fête pour la Miséricorde.
Un peu plus de deux siècles après Saint Jean Eudes et Sainte Marguerite-Marie Alacoque, Sainte Faustine entend ce même appel à faire connaître la Miséricorde de Dieu pour que les chrétiens puissent faire cette expérience d’un cœur à cœur avec le Christ, qu’ils puissent vivre une complicité avec le Christ si forte qu’ils ne désirent qu’une chose : s’associer à son projet de salut pour tous ceux qui ne le connaissent pas encore et répandre partout le message de l’infinie Miséricorde de Dieu.
En 1937, une année avant sa mort, elle témoigne dans son “Petit Journal” de la manière dont elle-même cherche à se nourrir et à s’imprégner de cette Miséricorde de telle sorte qu’elle puisse en rayonner toute sa vie. Nous pouvons faire nôtre cette belle prière de Sainte Faustine :
« O très Sainte Trinité, je désire adorer Votre Miséricorde par chaque souffle de mon être, chaque battement de mon cœur, chacune de mes pulsations.
Je désire être toute transformée en Votre Miséricorde et être ainsi un vivant reflet de Vous, Seigneur. Que le plus grand des attributs divins Votre insondable Miséricorde, se déverse par mon âme et mon cœur sur le prochain.
- Aidez-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté́ dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.
- Aidez-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.
- Aidez-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais du mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.
- Aidez-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes œuvres, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
- Aidez-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.
- Aidez-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté ; et moi, je m’enfermerai dans le Cœur Très Miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que Votre miséricorde repose en moi, Seigneur.
Vous m’ordonnez Vous-même de m’exercer aux trois degrés de la miséricorde.
- Le premier : l’acte de charité́ quel qu’il soit ;
- Le second : la parole miséricordieuse : si je ne puis aider par l’action, j’aiderai par la parole ;
- Le troisième : la prière. Si je ne peux témoigner la Miséricorde ni par l’action, ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J’envoie ma prière, même là où je ne puis aller physiquement.
Ô Jésus, transformez-moi en Vous, car Vous pouvez tout. »
(Sainte Faustine Kowalska, Petit Journal n° 163)
Père Henri de La Hougue