21 Juin Élections législatives :“s’informer, réfléchir, choisir et voter ! »
La dissolution de l’Assemblée nationale témoigne d’un moment particulièrement difficile de notre vie politique française, d’autant que les sondages indiquent que beaucoup de français ne font plus confiance aux institutions ou aux hommes politiques.
Pourtant, ceux qui se lancent dans la vie politique désirent vraiment pouvoir représenter utilement leurs concitoyens et servir l’intérêt de leur ville ou de leur circonscription. Les abus de pouvoir et les alliances opportunistes, qui minent le jeu politique et ajoutent à la brouille politique, ne doivent pas nous faire oublier l’importance du service et du dévouement de beaucoup.
Autant il pouvait être difficile, avec plus de 30 listes, de voir clairement les enjeux des élections lors du vote au parlement européen, autant il est possible de nous impliquer vraiment dans le discernement de notre vote aux élections législatives à venir, en prenant vraiment le temps de choisir le député de notre circonscription, en fonction du travail qu’il a déjà fait, là où il a été élu, des lois qu’il a proposées ou votées dans ses précédents mandats, de son implication dans la vie locale de la circonscription et de son programme électoral.
Le vote “sanction” ou le “front commun pour faire barrage à tel ou tel parti” ne me semble pas être la bonne solution, surtout au premier tour des élections, car il ne permet pas de faire un choix positif et désigne un “axe du mal” qui serait seulement d’un côté, alors que les réalités sont plus complexes. Chacun a le droit de faire valoir sa sensibilité politique. Il est donc nécessaire d’aller voter et de jouer le jeu de la démocratie en choisissant le candidat qui porte le mieux nos valeurs et nos idées, qui nous représente le mieux. L’abstention n’est pas la solution, elle dessert tout le monde car elle fausse le débat démocratique et permet à des personnes d’accéder au pouvoir, alors qu’elles ne représentent qu’une minorité active de votants.
Les questions de société sont extrêmement complexes et il n’y a malheureusement pas de solution miracle pour tenir en même temps des enjeux si différents que le vieillissement de la population, le manque de main d’œuvre, la gestion des flux migratoires, la diminution de la dette colossale de la France, l’industrialisation, l’écologie, la préservation de l’agriculture et de la pêche, le maintien du niveau de vie, de la justice sociale et de la qualité des soins, la montée des conflits armés, etc.
Comment prendre un peu de recul et réfléchir posément aux programmes qui nous sont proposés ?
Je trouve intéressant de relire les programmes des uns et des autres à la lumière de quelques principes rappelés par la doctrine sociale de l’Eglise (cf. le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, ch.8) :
- La personne humaine est le fondement et la finalité de la communauté politique.
- Le peuple ne doit pas être perçu comme une masse à manipuler, mais comme un ensemble de personnes ayant chacune la liberté d’exprimer sa sensibilité politique et de la faire valoir en harmonie avec le bien commun.
- La communauté politique doit poursuivre le bien commun, en œuvrant pour la création d’un environnement humain où est offerte la possibilité d’un réel exercice des droits de l’homme et des devoirs qui y sont liés. Elle travaille avec un sens de la solidarité et du dévouement pour le prochain et donc de l’attention aux plus pauvres.
- La vie en société acquiert toute sa signification si elle est basée sur l’amitié civile et sur la fraternité.
- L’autorité politique est au service du peuple et doit considérer le peuple comme le détenteur de la souveraineté. Elle doit pouvoir lui rendre des comptes.
- L’autorité doit reconnaître, respecter et promouvoir les valeurs humaines et morales essentielles et promulguer des lois justes. Elle doit toujours faire droit à l’objection de conscience.
- La démocratie authentique n’est pas seulement le résultat d’un respect formel des règles, mais le fruit de l’acceptation convaincue des valeurs qui inspirent les procédures démocratiques : la dignité de chaque personne humaine, le respect des droits de l’homme, la recherche du “bien commun”.
- Ceux qui exercent le pouvoir doivent accepter de vivre avec ceux qu’ils représentent et chercher des solutions à leurs problèmes sociaux, dans un esprit de service.
- L’information figure parmi les principaux instruments de participation démocratique : la société a le droit à une information fondée sur la vérité, la liberté, la justice et la solidarité.
Il reste une semaine pour choisir notre candidat, prenons soin de le faire et d’aller voter. Notre participation est d’autant plus nécessaire que les enjeux sont difficiles et complexes. Notre vote n’en a que plus de valeur !
Henri de La Hougue