Saint-Sulpice au 17e siècle était la paroisse de l’Abbaye Saint-Germain-des-Prés ; alors un faubourg, une banlieue en dehors des remparts de Paris, où se réfugiaient les plus pauvres, les déracinés, avec leur cortège de violence et d’ignorance – voisinant avec quelques familles aristocratiques, proches du palais du Luxembourg. De cet immense champ de mission (il correspond à 7 paroisses actuelles d’après la Révolution), méprisé, pauvre, dit irréformable malgré les efforts des curés précédents, Olier devient en 1642, le « pasteur ». Le voici lié à ses paroissiens, pour eux.
Au cœur du grand élan de renouveau de l’Église de France au 17e siècle, Olier et les compagnons qui l’ont suivi construisent au milieu de nombreux obstacles un nouveau type de paroisse. Avec un point de départ, une source : les prêtres de la paroisse vivront en communauté, mettant leurs revenus en commun, vivant pauvrement, priant et travaillant ensemble au service de tous. Ce changement radical se heurte au refus des anciens, mais attirera vite des candidats.
Les besoins de la paroisse sont infinis. Grand organisateur, Olier
C’est qu’au cœur de ces missions, il y a la prière. Et d’abord l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Olier met tout son soin au renouveau de la liturgie, à de belles cérémonies malgré la pauvreté et l’étroitesse de l’ancienne église… Une Eucharistie prolongée par l’adoration jour et nuit.
Mais il faut reconstruire cette église bien trop petite et sombre. Les fonds manquent. Olier encourage la Fabrique paroissiale à se lancer, et veille aux plans de la nouvelle église. Il verra au moins les premiers murs s’élever.
Un rayonnement, une fécondité pour toute l’Église
Sous Olier déjà, après des oppositions, cette forme de paroisse attire des prêtres, influence des curés de Paris. Les fondations de Séminaires en province commencent souvent par la tenue d’une paroisse…
Olier avait pour horizon non sa seule paroisse ou son séminaire, mais le renouveau de
l’Église, mais le monde entier à qui annoncer le don de Dieu. Saint-Sulpice sera durant des siècles un modèle de vie paroissiale. Saurons-nous, dans les circonstances d’aujourd’hui, à la lumière d’Olier, inventer, écouter ce que l’Esprit dit aux Églises ?
« J’ai épousé l’Église de Saint-Sulpice »
« Me donner à manger à l’Église »Jean-Jacques Olier